Six mois déjà depuis la dernière guerre contre les Palestiniens à Gaza, et nous voilà en train de reprendre la même argumentation, de renvoyer aux mêmes mensonges et de citer les mêmes déclarations outrageuses.
Près de six mois ont passé depuis que l’armée israélienne a cessé de pilonner la minuscule étendue de terre qu’est Gaza. Depuis, Gaza continue d’apparaître dans les informations de temps en temps, comme un sujet récurrent de misère humaine.
Les efforts inlassables du parlementaire britannique George Galloway et les courageuses tentatives du mouvement Free Gaza ont replacé Gaza sous le feu des projecteurs, momentanément certes, et dans un contexte politique lacunaire.
A part cela, les trois semaines d’agressions sur Gaza à partir du 27 décembre - et les conditions catastrophiques endurées - ont servi de matière pour une note en bas de page dans bien des communiqués de presse. L’événement est généralement cité comme suit : « Israël s’est mobilisé contre le Hamas à Gaza pour réprimer le tir de roquettes de militants, faisant autant de morts ». Le Hamas, conformément à la sagesse conventionnelle des médias, est le « groupe militant qui a chassé les forces du Président Mahmoud Abbas lors d’un coup sanglant à l’été 2007 ».
Malheureusement, les pires craintes se sont actualisées, puisque le monde d’après le massacre de Gaza et celui qui existait auparavant sont exactement pareils. Israël tente de prouver que le politique et le militaire pourraient l’emporter sur tous les rapports relatifs aux droits humains, et que l’opinion publique - qui s’est retournée contre Israël quand il a tué et blessé des milliers de gens - finira par lui redonner ses faveurs. Il ne faut pas être expert dans l’art de la propagande pour prédire le modèle de relations publiques qui permettrait à Israël de faire croire abusivement à des millions de gens que l’Etat belligérant est en fait une victime dans un océan d’arabes hostiles déterminés à assujettir l’Etat juif. On ne s’est donc guère écarté du scénario lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahou a utilisé un terme extrêmement astucieux pour décrire le refus de son gouvernement de respecter le droit international relatif au démantèlement de colonies juives en Cisjordanie, toutes considérées comme illégales en droit international, spécialement la Quatrième Convention de Genève. Au cours de son récent voyage en Allemagne il a déclaré que la Cisjordanie ne serait jamais « Judenrein », terme nazi voulant dire « nettoyé de ses juifs ».
Et une fois encore, Israël recourt à sa propagande traditionnelle (comme l’assimilation des Palestiniens aux nazis), misant sur les sympathies historiques, la culpabilité et l’ignorance de fausses analogies.
Plus encore, le vendredi 10 juillet, dans des commentaires faits au journal israélien Haaretz, le conseiller à la Sécurité nationale israélienne Uzi Arad réactualise en fait la rhétorique, naguère tombée en discrédit, suivant laquelle Israël n’a pas de partenaire pour la paix. Il se demandait s’il existait un leadership palestinien qui soit capable de faire la paix avec Israël. Si un tel Etat palestinien existait, disons en 2015 - selon Arad - ce serait « une structure fragile. Un château de cartes ». Mais il a préféré omettre de dire qu’Israël a délibérément attaqué et affaibli la direction palestinienne démocratiquement élue à Gaza, en soutenant et en légitimant soigneusement Abbas, se servant avec une maîtrise incomparable de la politique de la carotte et du bâton.
Il n’y a qu’Israël pour créer une direction dépendante et faible, et accuser les Palestiniens de ne pas être un partenaire valable pour la paix ; il n’y a qu’Israël pour assassiner des milliers de Palestiniens et exiger la sécurité de ses victimes mêmes ; il n’y a qu’Israël pour mettre en garde contre un passé nazi, tout en enfermant les Palestiniens dans des camps de concentration, les punissant d’avoir imprudemment soutenu le mauvais dieu, ou d’être sottement tombé sur la mauvaise race.
Six mois déjà depuis la dernière guerre contre les Palestiniens à Gaza, et nous voilà en train de reprendre la même argumentation, de renvoyer aux mêmes mensonges et de citer les mêmes déclarations outrageuses. Pendant ces mêmes mois, aux récits israéliens non corroborés ont été opposés des rapports soigneusement rédigés par des organisations hautement considérées, comme la Croix-Rouge notamment. Le voisinage de Gaza bombardé « ressemble à l’épicentre d’un tremblement de terre massif » dit un rapport récent de la Croix-Rouge intitulé « Gaza : un million et demi de personnes piégées dans le désespoir ».
Richard Falk, l’envoyé du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, a énuméré les comportements d’Israël dans des termes plus directs, le 9 juillet dernier. « Il n’y aura pas de paix entre ces deux peuples aussi longtemps qu’Israël ne fait pas preuve de respect pour les droits des Palestiniens au regard du droit international » a déclaré le professeur Falk.
Mais les dirigeants israéliens ne tiennent pas compte du droit international. En fait on trouve peu d’évidences prouvant que l’histoire d’Israël ait jamais été modelée sur des standards internationaux, ni sous le rapport de la guerre ni sous celui de la paix. Israël ne comprend que le langage de la politique et de la force. C’est un Etat qui a été construit et soutenu sur une sagesse machiavélienne. Le conseiller Arad est peut-être la manifestation la plus visible de la logique qui anime l’Etat israélien. Dans sa récente interview, il exigeait qu’une fois un accord étatique conclu avec les Palestiniens, l’adhésion à l’OTAN soit garantie à Israël en guise de « contrepartie ». Pour contrer les menaces nucléaires d’autres Etats, dit-il, Israël devra avoir « des armes terriblement puissantes ». Considérant qu’Israël possède déjà un armement nucléaire, on peut se demander à quelles autres « armes terriblement puissantes » Arad se réfère.
Arad a sans doute été encouragé par le vice-président étatsunien Joe Bidden qui, dans une interview récente pour l’émission This Week sur la chaîne ABC, disait que « si le gouvernement Netanyahou décide de recourir à un type d’action différent de celui qui est actuellement poursuivi (par les USA et ses alliés), c’est son droit souverain de le faire ».
Une fois de plus, c’est cette logique brute de « la force qui l’emporte sur le droit » appliquée par ceux qui ont les plus gros fusils, qui continue de menacer le Moyen-Orient, la dévastation de Gaza en donnant le meilleur exemple.
Il faut se souvenir qu’Israël ne fait jamais attention aux comptes-rendus et se laisse à peine effleurer par les rapports et les condamnations aléatoires. Seule une pression constante et ciblée attirera l’attention des politiques israéliens. Seul le langage d’une campagne internationale de boycott, désengagement et sanctions se traduira à Tel Aviv dans un langage politique lisible. Comme pour Gaza, la société civile ne doit pas attendre du Président Obama ou de qui que ce soit qu’ils sauvent la population qui meurt à petit feu, mais elle doit fournir d’urgence tout effort possible pour aider une communauté opprimée mais toujours fière à retrouver ses droits fondamentaux et sa liberté.
Près de six mois ont passé depuis que l’armée israélienne a cessé de pilonner la minuscule étendue de terre qu’est Gaza. Depuis, Gaza continue d’apparaître dans les informations de temps en temps, comme un sujet récurrent de misère humaine.
Les efforts inlassables du parlementaire britannique George Galloway et les courageuses tentatives du mouvement Free Gaza ont replacé Gaza sous le feu des projecteurs, momentanément certes, et dans un contexte politique lacunaire.
A part cela, les trois semaines d’agressions sur Gaza à partir du 27 décembre - et les conditions catastrophiques endurées - ont servi de matière pour une note en bas de page dans bien des communiqués de presse. L’événement est généralement cité comme suit : « Israël s’est mobilisé contre le Hamas à Gaza pour réprimer le tir de roquettes de militants, faisant autant de morts ». Le Hamas, conformément à la sagesse conventionnelle des médias, est le « groupe militant qui a chassé les forces du Président Mahmoud Abbas lors d’un coup sanglant à l’été 2007 ».
Malheureusement, les pires craintes se sont actualisées, puisque le monde d’après le massacre de Gaza et celui qui existait auparavant sont exactement pareils. Israël tente de prouver que le politique et le militaire pourraient l’emporter sur tous les rapports relatifs aux droits humains, et que l’opinion publique - qui s’est retournée contre Israël quand il a tué et blessé des milliers de gens - finira par lui redonner ses faveurs. Il ne faut pas être expert dans l’art de la propagande pour prédire le modèle de relations publiques qui permettrait à Israël de faire croire abusivement à des millions de gens que l’Etat belligérant est en fait une victime dans un océan d’arabes hostiles déterminés à assujettir l’Etat juif. On ne s’est donc guère écarté du scénario lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahou a utilisé un terme extrêmement astucieux pour décrire le refus de son gouvernement de respecter le droit international relatif au démantèlement de colonies juives en Cisjordanie, toutes considérées comme illégales en droit international, spécialement la Quatrième Convention de Genève. Au cours de son récent voyage en Allemagne il a déclaré que la Cisjordanie ne serait jamais « Judenrein », terme nazi voulant dire « nettoyé de ses juifs ».
Et une fois encore, Israël recourt à sa propagande traditionnelle (comme l’assimilation des Palestiniens aux nazis), misant sur les sympathies historiques, la culpabilité et l’ignorance de fausses analogies.
Plus encore, le vendredi 10 juillet, dans des commentaires faits au journal israélien Haaretz, le conseiller à la Sécurité nationale israélienne Uzi Arad réactualise en fait la rhétorique, naguère tombée en discrédit, suivant laquelle Israël n’a pas de partenaire pour la paix. Il se demandait s’il existait un leadership palestinien qui soit capable de faire la paix avec Israël. Si un tel Etat palestinien existait, disons en 2015 - selon Arad - ce serait « une structure fragile. Un château de cartes ». Mais il a préféré omettre de dire qu’Israël a délibérément attaqué et affaibli la direction palestinienne démocratiquement élue à Gaza, en soutenant et en légitimant soigneusement Abbas, se servant avec une maîtrise incomparable de la politique de la carotte et du bâton.
Il n’y a qu’Israël pour créer une direction dépendante et faible, et accuser les Palestiniens de ne pas être un partenaire valable pour la paix ; il n’y a qu’Israël pour assassiner des milliers de Palestiniens et exiger la sécurité de ses victimes mêmes ; il n’y a qu’Israël pour mettre en garde contre un passé nazi, tout en enfermant les Palestiniens dans des camps de concentration, les punissant d’avoir imprudemment soutenu le mauvais dieu, ou d’être sottement tombé sur la mauvaise race.
Six mois déjà depuis la dernière guerre contre les Palestiniens à Gaza, et nous voilà en train de reprendre la même argumentation, de renvoyer aux mêmes mensonges et de citer les mêmes déclarations outrageuses. Pendant ces mêmes mois, aux récits israéliens non corroborés ont été opposés des rapports soigneusement rédigés par des organisations hautement considérées, comme la Croix-Rouge notamment. Le voisinage de Gaza bombardé « ressemble à l’épicentre d’un tremblement de terre massif » dit un rapport récent de la Croix-Rouge intitulé « Gaza : un million et demi de personnes piégées dans le désespoir ».
Richard Falk, l’envoyé du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, a énuméré les comportements d’Israël dans des termes plus directs, le 9 juillet dernier. « Il n’y aura pas de paix entre ces deux peuples aussi longtemps qu’Israël ne fait pas preuve de respect pour les droits des Palestiniens au regard du droit international » a déclaré le professeur Falk.
Mais les dirigeants israéliens ne tiennent pas compte du droit international. En fait on trouve peu d’évidences prouvant que l’histoire d’Israël ait jamais été modelée sur des standards internationaux, ni sous le rapport de la guerre ni sous celui de la paix. Israël ne comprend que le langage de la politique et de la force. C’est un Etat qui a été construit et soutenu sur une sagesse machiavélienne. Le conseiller Arad est peut-être la manifestation la plus visible de la logique qui anime l’Etat israélien. Dans sa récente interview, il exigeait qu’une fois un accord étatique conclu avec les Palestiniens, l’adhésion à l’OTAN soit garantie à Israël en guise de « contrepartie ». Pour contrer les menaces nucléaires d’autres Etats, dit-il, Israël devra avoir « des armes terriblement puissantes ». Considérant qu’Israël possède déjà un armement nucléaire, on peut se demander à quelles autres « armes terriblement puissantes » Arad se réfère.
Arad a sans doute été encouragé par le vice-président étatsunien Joe Bidden qui, dans une interview récente pour l’émission This Week sur la chaîne ABC, disait que « si le gouvernement Netanyahou décide de recourir à un type d’action différent de celui qui est actuellement poursuivi (par les USA et ses alliés), c’est son droit souverain de le faire ».
Une fois de plus, c’est cette logique brute de « la force qui l’emporte sur le droit » appliquée par ceux qui ont les plus gros fusils, qui continue de menacer le Moyen-Orient, la dévastation de Gaza en donnant le meilleur exemple.
Il faut se souvenir qu’Israël ne fait jamais attention aux comptes-rendus et se laisse à peine effleurer par les rapports et les condamnations aléatoires. Seule une pression constante et ciblée attirera l’attention des politiques israéliens. Seul le langage d’une campagne internationale de boycott, désengagement et sanctions se traduira à Tel Aviv dans un langage politique lisible. Comme pour Gaza, la société civile ne doit pas attendre du Président Obama ou de qui que ce soit qu’ils sauvent la population qui meurt à petit feu, mais elle doit fournir d’urgence tout effort possible pour aider une communauté opprimée mais toujours fière à retrouver ses droits fondamentaux et sa liberté.
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق