Le 15 octobre 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH) tient à son siège à Genève une session spéciale qui devrait durer deux jours sur « la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé et à Jérusalem Est » Il s’agit de la deuxième réunion du CDH sur le rapport de la commission Goldstone en deux semaines.
Cette réunion extraordinaire se tient à l’initiative du délégué de la Palestine à Genève soutenu par 18 Etats membres (sur un total de 47 membres) du Conseil des droits de l’homme, à savoir : Bahrain, Bangladesh, Bolivie, Chine, Cuba, Djibouti, Egypte, Gabon, Indonésie, Jordanie, Île Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Arabie Saoudite et Sénégal. ».
Par la convocation de cette session spéciale pour un deuxième débat sur le rapport Goldstone, Mahmoud Abbas cherche à se racheter auprès des populations palestiniennes et du monde arabe, mais aussi auprès des ONG des droits humains, après sa capitulation honteuse lors de la première session.
Lors de la première session tenue il y a deux semaines le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève, devait adopter une résolution entérinant les conclusions de la commission d’enquête des Nations-Unies sur les massacres de Gaza, dite « commission Goldstone », du nom de son président le magistrat sud-africain Richard Goldstone (1)
Cette commission était arrivée, au terme d’une enquête qui a duré plusieurs mois, à la conclusion que des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être par certains aspects à des crimes contre l'humanité ont été commis par les Forces armées israéliennes.. Le rapport de la commission pointe les responsabilités écrasantes du gouvernement et de l’armée israéliens dans l’opération « Plomb Durci », où 1.400 Palestiniens, principalement des civils, ont trouvé la mort. Le rapport critique également les tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien, qui ont provoqué la mort de 3 civils israéliens au cours de la même période.
Connaissant les liens étroits qu’entretient Goldstone avec Israël et le sionisme et malgré ses points faibles évidents (mettre sur le même pied d’égalité agresseurs et agressés), le rapport de la Commission fournit une opportunité sans précèdent de traduire devant un tribunal international, les responsables israéliens. Ce qui mettrait fin à l’impunité d’Israël avec la possibilité d’imposer enfin la justice internationale sur ses crimes et violations persistantes du droit international.
Le représentant de l’Autorité Palestinienne, (qui n’a qu’un statut d’observateur au CDH à Genève) avait préparé, en concertation avec d’autres états membres et des ONG des droits humains une résolution en ce sens, procédure qui allait ouvrir la voie au dépôt de plaintes, contre des dirigeants israéliens devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.
Même avec l’opposition des protecteurs traditionnels occidentaux d’Israël, l’adoption d’une telle résolution était d’avance acquise grâce à la mobilisation des pays africains arabes et musulmans et le soutien d’autres pays du Sud.
Mais à la dernière minute, le Président Mahmoud Abbas a été obligé de faire volte-face. Israël et les Etats-Unis ont fait pression sur lui pour exiger le retrait de sa résolution empêchant ainsi le vote sur le rapport Goldston et l’adoption de ses recommandations. Abbas, comme toujours, capitule et est contraint de s’abdiquer aux ordres de ses protecteurs sous le prétexte qu’il est dans l’intérêt de la cause palestinienne de reporter le vote pour mars 2010 pour lui assurer le soutien nécessaire.
Cet ajournement, qui tout en évitant une première défaite politique et juridique d’Israël, avec le risque même d’enterrer le rapport Golstone, vient de prouver encore une fois que Abbas n’est qu’une marionnette aux mains des israéliens, au service de son clan.(2)
Suite à la trahison de Abbas de la cause nationale de son peuple qu’il est supposé défendre, l’indignation est générale, en Palestine occupée comme dans le reste du monde arabomusulman. Elle a soulevé aussi un tollé chez les associations arabes des droits humains et des ONG internationales. C’est cette indignation qui a poussé Abbas à faire marche arrière en reconnaissant sa responsabilité dans cette mascarade. Il vient d’entreprendre une nouvelle manœuvre en demandant une nouvelle réunion du CDH après avoir eu le feu vert des Etats-Unis et d’Israël.
En fin, Abbas par son agissement, indigne d’un homme d’état, vient aussi de saper tous les efforts déployés depuis un certain temps pour la réconciliation nationale palestinienne, seule condition pour pouvoir faire à l’occupant et l’obliger d’accepter une paix juste et durable mettant fin à l’occupation et garantissant le droit inaliénable du peuple palestinien à construire son état libre, indépendant et démocratique.
En attendant, l’élan de solidarité et de mobilisation en faveur des victimes de l’agression contre Gaza, en particulier les associations des droits humains, doit se poursuivre pour pousser les Nations Unies à adopter le rapport Goldstone. Si les Nations Unies s’avèrent incapables de traduire devant le Tribunal International les dirigeants responsables israéliens, elles réconforteront les israéliens dans leur mépris des droits des palestiniens et encourageraient ces derniers à s’orienter de plus en plus vers des solutions sans issues.
Notes :
(1) Richard Golstone :ancien juge à la Cour constitutionnelle sud-africaine, M. Goldstone a une longue expérience en droit international, qu’il a acquise notamment lorsqu’il était Procureur des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Les trois autres membres de la mission sont Christine Chinkin, professeur de droit international à Londres et membre de la mission d’établissement des faits à Beit Hanoun (2008); Hina Jilani, avocate près la Cour suprême du Pakistan et ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général pour les défenseurs des droits de l’homme, également membre de la Commission internationale d’enquête sur le Darfour (2004); et Desmond Travers, ancien colonel des Forces de défense irlandaises et membre du Conseil de direction de l’Institut pour les enquêtes pénales internationales.
(2) Le mardi 6/10, le rapporteur de l'Onu chargé des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, lors d'une conférence de presse à Genève a expliqué qu’ Israël avait menacé Abbas de retirer l'autorisation d'investir à la société de téléphonie mobile en Cisjordanie que dirige son fils.Je viens d'apprendre ce soir du vendredi 16 octobre 2009 qu'en fin de compte le rapport de Goldstone a finalement été adoptée par le CDH à Genéve par 25 voix pour, 6 contre dont Israél et les Etats Unis, 11 abstentions dont la France et la Grande-Bretagne. Une victoire donc pour la bataille des droits de l'homme qui va mettre fin à l'impunité des crimes d'Israél, j'espère
Cette réunion extraordinaire se tient à l’initiative du délégué de la Palestine à Genève soutenu par 18 Etats membres (sur un total de 47 membres) du Conseil des droits de l’homme, à savoir : Bahrain, Bangladesh, Bolivie, Chine, Cuba, Djibouti, Egypte, Gabon, Indonésie, Jordanie, Île Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Arabie Saoudite et Sénégal. ».
Par la convocation de cette session spéciale pour un deuxième débat sur le rapport Goldstone, Mahmoud Abbas cherche à se racheter auprès des populations palestiniennes et du monde arabe, mais aussi auprès des ONG des droits humains, après sa capitulation honteuse lors de la première session.
Lors de la première session tenue il y a deux semaines le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève, devait adopter une résolution entérinant les conclusions de la commission d’enquête des Nations-Unies sur les massacres de Gaza, dite « commission Goldstone », du nom de son président le magistrat sud-africain Richard Goldstone (1)
Cette commission était arrivée, au terme d’une enquête qui a duré plusieurs mois, à la conclusion que des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être par certains aspects à des crimes contre l'humanité ont été commis par les Forces armées israéliennes.. Le rapport de la commission pointe les responsabilités écrasantes du gouvernement et de l’armée israéliens dans l’opération « Plomb Durci », où 1.400 Palestiniens, principalement des civils, ont trouvé la mort. Le rapport critique également les tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien, qui ont provoqué la mort de 3 civils israéliens au cours de la même période.
Connaissant les liens étroits qu’entretient Goldstone avec Israël et le sionisme et malgré ses points faibles évidents (mettre sur le même pied d’égalité agresseurs et agressés), le rapport de la Commission fournit une opportunité sans précèdent de traduire devant un tribunal international, les responsables israéliens. Ce qui mettrait fin à l’impunité d’Israël avec la possibilité d’imposer enfin la justice internationale sur ses crimes et violations persistantes du droit international.
Le représentant de l’Autorité Palestinienne, (qui n’a qu’un statut d’observateur au CDH à Genève) avait préparé, en concertation avec d’autres états membres et des ONG des droits humains une résolution en ce sens, procédure qui allait ouvrir la voie au dépôt de plaintes, contre des dirigeants israéliens devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.
Même avec l’opposition des protecteurs traditionnels occidentaux d’Israël, l’adoption d’une telle résolution était d’avance acquise grâce à la mobilisation des pays africains arabes et musulmans et le soutien d’autres pays du Sud.
Mais à la dernière minute, le Président Mahmoud Abbas a été obligé de faire volte-face. Israël et les Etats-Unis ont fait pression sur lui pour exiger le retrait de sa résolution empêchant ainsi le vote sur le rapport Goldston et l’adoption de ses recommandations. Abbas, comme toujours, capitule et est contraint de s’abdiquer aux ordres de ses protecteurs sous le prétexte qu’il est dans l’intérêt de la cause palestinienne de reporter le vote pour mars 2010 pour lui assurer le soutien nécessaire.
Cet ajournement, qui tout en évitant une première défaite politique et juridique d’Israël, avec le risque même d’enterrer le rapport Golstone, vient de prouver encore une fois que Abbas n’est qu’une marionnette aux mains des israéliens, au service de son clan.(2)
Suite à la trahison de Abbas de la cause nationale de son peuple qu’il est supposé défendre, l’indignation est générale, en Palestine occupée comme dans le reste du monde arabomusulman. Elle a soulevé aussi un tollé chez les associations arabes des droits humains et des ONG internationales. C’est cette indignation qui a poussé Abbas à faire marche arrière en reconnaissant sa responsabilité dans cette mascarade. Il vient d’entreprendre une nouvelle manœuvre en demandant une nouvelle réunion du CDH après avoir eu le feu vert des Etats-Unis et d’Israël.
En fin, Abbas par son agissement, indigne d’un homme d’état, vient aussi de saper tous les efforts déployés depuis un certain temps pour la réconciliation nationale palestinienne, seule condition pour pouvoir faire à l’occupant et l’obliger d’accepter une paix juste et durable mettant fin à l’occupation et garantissant le droit inaliénable du peuple palestinien à construire son état libre, indépendant et démocratique.
En attendant, l’élan de solidarité et de mobilisation en faveur des victimes de l’agression contre Gaza, en particulier les associations des droits humains, doit se poursuivre pour pousser les Nations Unies à adopter le rapport Goldstone. Si les Nations Unies s’avèrent incapables de traduire devant le Tribunal International les dirigeants responsables israéliens, elles réconforteront les israéliens dans leur mépris des droits des palestiniens et encourageraient ces derniers à s’orienter de plus en plus vers des solutions sans issues.
Notes :
(1) Richard Golstone :ancien juge à la Cour constitutionnelle sud-africaine, M. Goldstone a une longue expérience en droit international, qu’il a acquise notamment lorsqu’il était Procureur des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Les trois autres membres de la mission sont Christine Chinkin, professeur de droit international à Londres et membre de la mission d’établissement des faits à Beit Hanoun (2008); Hina Jilani, avocate près la Cour suprême du Pakistan et ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général pour les défenseurs des droits de l’homme, également membre de la Commission internationale d’enquête sur le Darfour (2004); et Desmond Travers, ancien colonel des Forces de défense irlandaises et membre du Conseil de direction de l’Institut pour les enquêtes pénales internationales.
(2) Le mardi 6/10, le rapporteur de l'Onu chargé des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, lors d'une conférence de presse à Genève a expliqué qu’ Israël avait menacé Abbas de retirer l'autorisation d'investir à la société de téléphonie mobile en Cisjordanie que dirige son fils.Je viens d'apprendre ce soir du vendredi 16 octobre 2009 qu'en fin de compte le rapport de Goldstone a finalement été adoptée par le CDH à Genéve par 25 voix pour, 6 contre dont Israél et les Etats Unis, 11 abstentions dont la France et la Grande-Bretagne. Une victoire donc pour la bataille des droits de l'homme qui va mettre fin à l'impunité des crimes d'Israél, j'espère
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