24‏/10‏/2009

Par la patience et en s’attachant au Saint Coran, les captifs palestiniens vainquent la solitude


Les moments précédant la libération sont uniques. Il sera quasi-impossible de les décrire pour quelqu’un qui ne l’a jamais vécu. Des moments de joie, mais aussi de peur et d’attente. Il va quitter ses semblables, ses partenaires de cellules avec lesquels des relations fraternelles se sont tissées, avec le temps. Au même moment, il ne sait ce qui l’attend à l’extérieur. A l’extérieur, est-ce que les gens ont changé ? Beaucoup de questions remplissent la tête et les cellules isolées derrière les barreaux israéliens.


A part la liberté, rien n’est plus cher


Faouaz Mahmoud, 25 ans, de la ville de Ramallah, vient d’être libéré. « J’ai laissé cinq ans de toute ma vie dans la captivité. Le moment de ma libération reste le plus heureux de ma vie, bien que j’ai dû quitter mes camarades. Rien au monde n’est plus cher que la liberté de l’homme ».
La veille de ma sortie était une nuit difficile. Les captifs m’ont organisé une fête d’adieu. Je ne pouvais pas dormir. Mes pensées s’égaraient vers l’extérieur. Je pensais à cette vie d’extérieur. Est-ce que la vie a changé ? En tout cas, moi, je suis changé. Apprendre le Saint Coran et écouter les leçons de bonne conduite et les conférences scientifiques m’ont transformé, ont fait de moi un nouvel homme.
Lors de ma sortie, j’ai vécu le bonheur avec ma famille, mes parents, mes amis. Mais après les mots de bonjour et d’accueil, on sent une lacune approfondie par le temps. Il y a de nouvelles réalités, je dois mettre du temps pour m’adapter. Beaucoup trop de choses ont changé.


Ils tuent la joie de la libération


Alaa Jamal, de la ville d’Al-Khalil, vient d’être libéré des prisons israéliennes. Il dit, lui aussi, que la joie de la libération est agréablement inégalée. Mais les agents de renseignements de l’occupation israélienne ne laissent de Palestinien tranquille, même à ce moment de sa vie. En effet, tout captif palestinien est sous le glaive de la « Détention administrative ».
Une fois, une heure avant ma sortie, l’administration de la prison m’a informé que ma détention avait été prolongée !!!
En tout cas, tout le cœur et toute la pensée du captif s’orientent vers l’extérieur. « Aussi longue soit la durée de la détention, l’aube de la liberté viendra », dit-il.


Les adieux


Le captif libéré Riyad Khaled, de la ville de Jénine, dit que dès que le captif sent qu’il est sur le point de départ, il distribue toutes ses affaires, ses couvertures, vêtements et autres à ses compagnons de cellules. Ces derniers lui confient des messages destinés à leurs familles. Les larmes de joie de la libération se mêlent aux larmes d’adieux. Ce n’est pas facile de quitter du jour au lendemain des compagnons avec qui on est resté des mois, des années, voire des décennies.
Penser à l’extérieur est très stressant, dit Khaled Ali. Les enfants deviennent des hommes et des femmes. Il y a ceux qui ont disparu, les captifs dans les prisons israéliennes, les martyrs, les émigrés…
Il ajoute enfin :
« Malgré tout, combien sont agréables les moments de liberté, lorsque l’on s’éloigne de l’enchaînement de l’espace et du temps ».

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